Event — L’illustre millésime 1982


Un voyage autour du monde des meilleures réalisations de l'illustre millésime 1982.

Dès sa sortie, nombre de dégustateurs inscrivaient le millésime 1982 comme légendaire, comparable à quelques grandes icones du 20ème siècle. 35 ans après, Baghera/wines a l’immense plaisir de convier les amateurs à une dégustation rétrospective du majestueux millésime 1982: un voyage autour du monde des meilleures réalisations de cette année exceptionnelle.

15 déclinaisons de l'illustre millésime…

Dominique Fornage animera ce voyage.

  • Château Latour
  • Château Margaux
  • Château Mouton-Rothschild
  • Château La Mission Haut-Brion
  • Château Lynch-Bages
  • Château Gruaud-Larose
  • Château Trotanoy
  • Château d’Yquem
  • Clos Ste. Hune (F.E. Trimbach)
  • Champagne Taittinger Collection
  • Hermitage “La Chapelle” (P. Jaboulet Ainé)
  • Corton-Charlemagne (Bouchard P&F)
  • Vega Sicilia “Unico”
  • Quinta do Noval “Nacional”
  • Penfold’s Grange Hermitage

Un passioné parlant de 1982 pense immédiatement à Bordeaux qui a produit cette année-là un millésime mythique qui fait toujours rêver.

Mais qu’en est-il des autres régions ? Ont-elles aussi produit de grands vins ? Le but de cet événement exceptionnel est de revoir les Bordeaux 1982 trente cinq ans après leur récolte et de mettre en parallèle d’autres crus célèbres de ce millésime.

Voici une présentation de l’année 1982 pour les rouges bordelais…

Ce millésime fut d’emblée sujet à tous les éloges. Les conditions climatiques furent parmi les plus favorables du siècle. Juin fut chaud, ensoleillé et sec. La chaleur accompagna aussi juillet, et le cycle végétatif fut parfait. Août, légèrement plus frais, vit quelques orages bénéfiques venir gonfler les baies. Septembre transforma le tout en miracle: trois semaines de chaleur intense sans une goutte de pluie, avec un vent du sud très chaud. Les vendanges donnaient des raisins pratiquement surmaturés, avec une richesse alcoolique en puissance élevée.

Cette richesse de base a inquiété certains commentateurs car elle s’accompagnait d’une acidité relativement faible (toutefois sensiblement la même que celle des 1959 ou 1961). La peur d’un vin trop tendre ne dura pas longtemps, car les 1982 se révélèrent les plus concentrés et les plus riches en extrait depuis 1961.

Le millésime a aussi connu une production quantitative record à l’époque, ce qui est encore un sujet de controverse. Pour certains, les 1982 ne pourront pas tenir aussi longtemps que les millésimes de très faible production, comme 1945 et 1961. Pour d’autres, la tenue ne sera pas un problème, vu la qualité des vins.

1982 arrive à une époque charnière. Les températures élevées à la récolte et durant la fermentation alcoolique ont failli dégrader la perfection du fruit. L’équipement moderne des chais a permis d’éviter des problèmes qui auraient affecté des récoltes similaires antérieures. L’expérience a servi ensuite pour les millésimes 1985, 89 ou 90 qui furent eux aussi marqués par de fortes chaleurs. Mais ces derniers ont “profité” en plus d’autres importants changements technologiques permettant de mieux “contrôler” encore l’ensemble de la vinification.

Je me permets ainsi de comparer les époques des grands millésimes 1961 et 1982. Si 1961 fait le lien parfait entre l’époque des vins dits “anciens” et l’avènement de l’oenologie moderne, 1982 fait le lien parfait entre l’oenologie dite “moderne” et les chamboulements technologiques des dernières années, dont le concentrateur est l’exemple le plus frappant.

Les vins de 1982 ont toujours été marqués par le fruit mûr et l’opulence, le glycérol arrondissant l’énorme extraction. On est véritablement en présence de vins somptueux depuis le moment de la récolte jusqu’à aujourd’hui, et certainement pour longtemps encore (pour les meilleurs).

La vénération que portent les grands collectionneurs au 1982 peut être comparée à celle des 1961 ou 1945. Cela se reporte sur les prix qu’il faut payer pour en acquérir. Ils étaient déjà élevés au printemps suivant la récolte, et n’ont jamais cesser d’augmenter.

Dominique Fornage